ACTU BARCA

Neymar est de retour en grande forme. Après avoir inscrit son premier but depuis plus d’un mois la semaine dernière, le brésilien  a permis à son équipe de s’imposer face à Las Palmas dimanche dernier en signant un triplé. Très actif offensivement, il a ouvert le score seul face au but vide après un service de Suarez (25^ème),  avant de rendre la pareille à son coéquipier Uruguayen quelques minutes plus tard pour le deuxième but Barcelonais (27^ème). 2-0 et déjà un but et une passe décisif pour Neymar qui a très bien commencé son match. Il l’a également terminé en beauté avec deux buts en quatre minutes (67^ème et 71^ème) sur des services de Rakiti et Jordi Alba. Une prestation de haut niveau pour le brésilien qui a su prendre le relais d’un Messi moins percutant que lors de ses dernières apparitions. Dans le même temps, le Real s’est imposé sur le même score face à Séville ce qui empêche une nouvelle fois le Barça de reprendre son destin en main. Pour être champion, il faudra en effet que Madrid s’incline face au Celta Vigo ou face à Malaga, un scénario peu probable étant donné le bon état de forme des merengue en cette fin de saison.

Il a besoin de repos et on peut le comprendre. Après trois saison en tant qu’entraineur du FC Barcelone, Luis Enrique a annoncé il y a quelques temps qu’il quitterait son poste à l’issu de la saison en cours. Après la victoire de son équipe face à Gijon (6-1) le 1^er mars dernier, il a profité de la conférence de presse d’après match pour surprendre tous les journalistes en annonçant sa démission à venir. Une déclaration inattendue qui intervient quelques jours seulement après la déroute de son équipe à Paris et donc juste avant l’historique remontada qu’il accomplira avec ses joueurs au match retour. Les joueurs quant à eux ont appris la nouvelle dans les vestiaires après le match, juste avant son apparition devant la presse. Luis Enrique ne sera donc plus sur le banc la saison prochaine et ce ne sera pas chose facile de lui trouver un successeur. En trois ans, le natif de Gijón a tout gagner avec ses joueurs, réalisant au passage un triplé coupe-championnat-ligue des champions lors de sa première saison. Au total, son palmarès est impressionnant : 2 titre de champion d’Espagne, 2 coupe d’Espagne, une Supercoupe d’Espagne et une ligue des champions auxquels viennent s’ajouter un titre au mondial de clubs et une Supercoupe d’Europe. En plus d’avoir presque tout gagner, il a redonné au Barça une identité de jeu qu’il avait perdu les années précédentes. Bien aidé, il faut le dire, par la formation de la MSN en attaque, il a tout de même au le mérite d’avoir trouvé la bonne formule pour faire cohabiter les trois stars et pour les mettre dans les meilleures conditions dans le jeu. Enrique a mis en place un jeu plus verticale et plus efficace, au détriment parfois des longues phases de possession inspirés par l’ère Guardiola, qui a permis à son trio offensif de se montrer dangereux très facilement dans de bonnes conditions. Sa première saison est exceptionnelle : son style de jeu rend le Barca inarrêtable, à tel point qu’on compare l’équipe a celle de 2008-2009, saison magique où l’équipe de Guardiola avait tout écrasé sur son passage. Comme son successeur, Enrique réussit le triplé dès sa première saison au club. Un exploit qui lui donne de la crédibilité aux yeux de Messi avec qui il s’était accroché quelques semaines après son arrivé. L’Agentin n’avait pas apprécié que son entraineur le laisse sur le banc pour un match à la Real Sociedad que le Barça a perdu. Pourtant lorsque quelques jours plus tard les dirigeants Catalans propose à Messi la tête de Luis Enrique, celui-ci choisi de lui maintenir sa confiance. Un choix qui va s’avérer payant. Quelques mois plus tard, les deux hommes triomphaient main dans la main après avoir remporté la ligue des champions face à la Juventus. En réussissant à convaincre Messi de se reposer plus qu’auparavant quitte à manquer des matchs, Enrique a réussi là où ses successeurs (y compris Guardiola) avaient échoués. Sa deuxième saison est ternie par une élimination précoce en quart de finale de ligue des champions face à l’Atletico Madrid mais reste bonne avec un doublé coupe-championnat. Cette saison en revanche, son bilan est très mitigé. Eliminé par la Juventus en ligue des champions dès les quarts de finale pour la deuxième année consécutive, les Baugrana n’ont pas leur destin en main en championnat puisque le Real compte un match en retard. Le titre s’annonce donc compliqué à aller chercher. Enfin, ses hommes disputeront la finale de la coupe du roi face à Alaves le 27 mai pour tenter de finir cette saison avec au moins un titre en poche. Après trois ans de bons et loyaux services, Enrique partira donc en juin avec les honneurs et laissant derrière lui une de bons souvenirs aux supporters catalans.  Il se pose maintenant la question de l’identité de son successeur. Les dirigeants Blaugranas ont maintenant trois mois pour trouver l’entraineur idéal.

Pour cela, la direction du club a déjà ciblé plusieurs hommes ayant un profil correspondant à celui de leur équipe. En tête de liste, on retrouve Ernesto Valverde et Jorge Sampaoli. Le premier, entraineur de l’Athlétic Bilbao a une grande expérience du championnat espagnol et effectue depuis quelques années du bon travail au sein du club basque. Le second, actuellement en poste à Séville, prône un jeu offensif qui s’inspire du style de Marcelo Bielsa. Mais le club andalou ne semble pas disposer à laisser partir son stratège cet été et il sera donc difficile de le faire venir, d’autant qu’il réalise une saison très satisfaisante avec Séville. Parmi les pistes privilégiées par le club Catalan, on retrouve aussi Juan Antonio Pizzi, l’actuel sélectionneur de l’équipe nationale du Chili. Vainqueur de la Copa America l’été dernier, le tacticien de 48 ans pourrait se laisser tenter par le projet Blaugrana. Enfin, les dirigeants disposent d’une solution en interne en la personne de Juan Carlos Unzue, adjoint de Luis Enrique et au club depuis plusieurs année déjà. Très apprécié par les joueurs, il « connait tout du club et de la façon dont il fonctionne » selon Iniesta. Des propos appuyés par son coéquipier croate Ivan Rakitic qui affirme entretenir « une très bonne relation de confiance » avec Unzue. Il serait donc un candidat idéal pour prendre la suite de son actuel collaborateur. Les dirigeants ont fait de ces quatre entraineurs des cibles prioritaires pour la fin de saison et ont d’ores et déjà annoncé qu’une annonce importante serait faite à ce sujet après la finale de la coupe du roi. Les catalans disposent également d’autres pistes moins évidentes comme par exemple Leonardo Jardim, Laurent Blanc, ou encore Ronald Koeman.   

Sans forcer, les blaugranas se sont défaits hier de Villarreal sur le score de 4 buts à 1. Très tôt dans le match, les catalans menaient déjà au score grâce à l’ouverture du score de Neymar qui profitait d’une frappe trop croisée de Messi pour battre Moreno à bout portant (21^ème). Une libération pour le brésilien qui n’avait plus marqué depuis plus d’un mois et qui permettait donc ainsi à son équipe de bien rentrer dans le match. L’égalisation de Bakambu à la demi-heure de jeu ne constituait qu’un contretemps pour les barcelonais qui reprenaient l’avantage juste avant la pause grâce à un but de Lionel Messi. En seconde période, la maitrise catalane permettait à Suarez (69^ème) puis à Messi (82^ème) d’alourdir la marque et d’assurer la victoire. Bien que convaincante, cette victoire ne sera pas celle qui permettra aux hommes de Luis Enrique de dépasser le Real Madrid puisque les Merengue se sont imposés peu après face à Grenade (4-0). Ce match aura tout de même permis à la MSN de revenir en force après une période délicate. En effet, cela faisait plus de deux mois que Messi, Neymar, et Suarez n’avaient pas marqués ensemble au cours d’un même match.

TER STEGEN : 8

Très bon comme souvent ces derniers temps, le portier allemand a sauvé le Barça a de nombreuses reprises avec des parades de grande classe. Il a d’ailleurs évité une défaite cruelle à ses coéquipiers en détournant les tentatives d’Asensio et de James juste avant le second but de Messi. Il ne peut rien faire sur les deux buts madrilènes.

PIQUE : 6

Comme à son habitude lorsqu’il dispute un Clasico, il a montré beaucoup d’envie et de détermination. On l’a vu remobiliser l’équipe après l’égalisation de James jouant ainsi parfaitement son rôle de leader psychologique. Dans le jeu en revanche, le défenseur a livré une prestation mitigée. Comme souvent avec lui, il a été bon dans l’anticipation et le jeu aérien mais en grande difficulté lorsqu’il a eu des un contre à négocier, notamment face à Asensio. Il aurait pu marquer à deux reprises mais il a trouvé Navas sur sa route à chacune de ses tentatives.

UMTITI : 6

Plus discret que son coéquipier en défense centrale, le français a parfois eu du mal à se situer sur le terrain. Il est en retard sur Ronaldo au tout début du match et aurait pu provoquer un pénalty. Gros point fort de son match : la qualité de ses relances qui ont permis aux milieux barcelonais d’exploiter de bons ballons vers l’avant.

JORDI ALBA : 6

Hier, il a sans doute oublié qu’il était défenseur. Très bon offensivement, le latéral a parfois mis trop de temps à redescendre pour aider ses coéquipiers à défendre. Piqué lui a d’ailleurs fait remarqué au cours du match. En l’absence de Neymar, il a assuré le dynamisme de l’aile gauche Catalane sans être franchement aidé par Alcacer.

SERGI ROBERTO : 5

Match compliqué pour le jeune milieu de terrain. Aligné au poste de latéral droit par Luis Enrique, il a encore une fois montrer ses limites à ce poste. Il n’a quasiment jamais tenté de déborder dans son couloir restant collé à la ligne de touche. Défensivement, il a semblé perdu face aux assauts madrilènes très rapides. Sa percée en contre-attaque en fin de match à l’origine du but de Messi sauve son match.

BUSQUETS : 7

On a retrouvé le vrai Busquets hier soir. Peu inquiété par le pressing madrilène, il a assuré les sortis de balles de son équipe permettant à ses attaquant de se projeter très vite vers l’avant. Défensivement, il a fait de bonnes interventions notamment sur Karim Benzema. Il est néanmoins en retard sur le but de James.

INIESTA : 6

Parfois très bon, le meneur de jeu barcelonais a été intermittent. Il a manqué d’impact offensif laissant à Messi le soin d’organiser le jeu. Il a tout de même été très important dans les sorties de balles avec Busquets.

RAKITIC : 7

Il a marqué un magnifique but qui a permis à son équipe de prendre l’avantage à un moment cruciale du match. Plutôt bon dans le jeu, il a davantage participé à l’animation offensive de son équipe que ses compères du milieu de terrain. Il est aussi passeur décisif sur le premier but de Messi. Bon match du Croate.

ALCACER : 4

Transparent. En l’absence de Neymar, l’ancien joueur de Valence a au beaucoup de mal à se mettre dans le match. Ses coéquipiers ne l’ont quasiment jamais trouvé mis à part lorsque Jordi Alba lui a offert un face à face avec Navas qu’il a manqué. Remplacé par André Gomes à la 70^ème minute qui a apporter sa qualité technique supérieur à celle d’Alcacer sans pour autant changer la physionomie du match.

MESSI : 9

Décisif et brillant, l’argentin a tout fait. Il provoqué des fautes, créé du danger, et surtout marqué deux des trois buts de son équipe dont un dans les tout derniers instants du match pour arracher la victoire. Insaisissable, il n’a perdu que très peu de ballon et aurait même pu inscrire un triplé. Très bonne prestation de Messi qui a inscrit son 500^ème but avec le Barça.

SUAREZ : 6

Très motivé comme à son habitude, il n’a jamais relâché son pressing sur les premières relances madrilènes. L’uruguayen a multiplié les appels de balles pour créer de l’espace mais n’a pas réussi à se montrer dangereux décisif malgré deux occasions franches. Il joue bien le coup en laissant passer la passe de Rakitic pour Messi sur le premier but de l’argentin.

LUIS ENRIQUE (entraineur) : 6

Quand on a un Messi à ce niveau- là dans son équipe, forcément ça aide. Son choix d’aligner Alcacer au lieu d’Arda Turan pour remplacer Neymar est contestable mais son remplacement par André Gomes en cours de match est bon. Il n’a pas pris de risque dans sa composition en faisant confiance à ses titulaires habituels.

Tout simplement magique. Hier soir, les deux grands rivaux historiques du championnat espagnol nous ont offert l’un des plus beaux matchs de la saison. Il y avait tout dans ce match : de l’enjeu, de la qualité technique, et surtout un suspense incroyable qui a duré jusque dans les derniers instants de la partie. Et dans ce match incroyable, c’est finalement le Barça qui s’est imposé trois buts à deux sur la pelouse du Real Madrid. Les Blaugranas, qui traversent pourtant une période compliquée ont arrachés la victoire dans les dernières secondes du match grâce à un but de Lionel Messi. Exceptionnel hier soir, l’argentin a ébloui la rencontre de son talent signant au passage un magnifique doublé.

On le sait, le Clasico n’est jamais un match comme les autres. Mais celui d’hier soir avait quelque chose de spécial, d’une part parce qu’il pouvait relancer la course au titre en cas de victoire du Barça mais aussi parce que toute la Catalogne attendait une réaction d’orgueil des barcelonais après leur déroute face à la Juve en Ligue des champions. Du côté Madrilène, l’équipe est en pleine confiance depuis la qualification face au Bayern Munich mardi dernier et se présente ainsi en tant que leader du championnat et favori de la rencontre. A l’exception de Neymar suspendu, Luis Enrique aligne son onze habituel tout comme son homologue madrilène, Zinedine Zidane qui compte sur le retour de blessure de Gareth Bale. Hormis le brésilien, toutes les stars sont donc présentes sur la pelouse lorsque l’arbitre de la rencontre, M. Hernandez Hernandez siffle le début de la partie. Très bien en place, le Real entre très bien dans le match en se montrant tout de suite dangereux. Ronaldo est tout proche d’obtenir un penalty dès la 2^ème minute suite à un contact avec Umtiti mais l’arbitre ne siffle pas et épargne ainsi une entame cauchemardesque aux Barcelonais. Petit à petit, le Barça rentre dans son match et commence à se montrer plus offensif, multipliant les phases de possessions et avec un Messi déjà très en jambes. Il provoque la faute et le carton jaune de Casemiro dès la 13^ème minute, un tournant dans le match du brésilien qui a beaucoup souffert par la suite. Complètement dépassé sur chaque accélération de La Pulga, il aurait même dû être expulsé pour une semelle, toujours sur Messi, en fin de première période. Mais le milieu de terrain a sauvé son match en ouvrant le score d’un but opportuniste à la 28^ème minute. Le real assomme le Barça alors que celui-ci était enfin entré dans son match et se montrait de plus en plus dangereux. Mais ce match était spécial et Messi le savait. Seulement cinq minutes plus tard, l’argentin effaçait Modric puis Carvajal avant de tromper facilement Keylor Navas pour l’égalisation des catalans. Les Barcelonais prennent ensuite l’avantage en seconde période après un but de Rakitic (71^ème minute). Critiqué pour son manque d’affluence dans le jeu depuis le début de la saison et en froid avec son entraineur, le Croate a répondu de la plus belle des manières hier en marquant le second but Catalan d’une très belle frappe en puissance à l’entrée de la surface madrilène. Le Real est en mauvaise posture et va s’enfoncer encore plus cinq minutes plus tard lorsque Sergio Ramos fauche Messi qui partait seul en contre-attaque. Le capitaine du Real craque et ne laisse pas d’autres choix à l’arbitre que de sortir le carton rouge. Pourtant même à dix les madrilènes parviennent à égaliser : entré quelques minutes plus tôt, James est à la réception d’un centre de l’inévitable Marcelo et fusille Ter Stegen à bout portant. Tout le monde repense alors au scénario du match aller où les Barcelonais avaient concédé l’égalisation dans les derniers instants du match. Mais hier soir, Messi ne comptait définitivement pas laisser la victoire échapper à son équipe. Au bout du temps additionnel, il est à la conclusion d’un contre Barcelonais mené par Sergi Roberto. Servi par Alba, l’Argentin enroule sa frappe à l’entrée de la surface et expédie le ballon au fond des filets. Une frappe millimétrée qui permet au Barca de relancer totalement le championnat en prenant provisoirement la tête de la Liga en attendant le match en retard des madrilènes face au Celta Vigo.

Cette victoire fut loin d’être facile pour les Blaugranas hier soir. Si l’homme du match est évidement Lionel Messi, le gardien Marc André Ter Stegen est l’autre héros de ce Clasico. Le gardien Allemand a écœuré les attaquants du Real en détournant neuf des onze tirs cadrés madrilènes. Sa principale victime hier soir s’appelle Cristiano Ronaldo qui s’est heurter à trois reprises au gardien barcelonais. Sans lui, le match éblouissant de Messi n’aurait sans doute servi à rien puisqu’il a maintenu son équipe à flot durant tout le match, rattrapant parfois les errements défensifs de ses coéquipiers. De plus, ses neufs arrêts hier soir son loin d’être les plus simple à réaliser avec notamment une splendide manchette pour sortir la tête à bout portant de Benzema (53^ème minute). Coté Madrilène, Keylor Navas a lui aussi réalisé un grand match en bloquant sept tentative barcelonaises. Les catalans auraient pu faire le break dans les minutes qui ont suivies le but de Rakitic mais le portier Costaricien a sauvé son équipe en sortant les tentatives de Piqué et de Messi. Les gardiens des deux équipes se sont donc livrés un véritable match dans le match pour protéger leurs buts, et a ce petit jeu, c’est Ter Stegen qui s’est montré le plus performant hier soir.

L’autre aspect important relevé après le match en Espagne, c’est l’arbitrage. Monsieur Hernandez Hernandez a en effet commis quelques erreurs de jugement sans pour autant porter préjudice à l’une ou l’autre équipe. Il oublie sans doute un pénalty en faveur du Real Madrid lorsqu’Umtiti accroche Ronaldo dès la 2^ème minute du match. Par la suite ce pénalty oublié sera compensé par sa décision de ne pas donner un second carton jaune à Casemiro alors que celui-ci venait de commettre une nouvelle faute sur Lionel Messi. On ne peut en revanche pas lui reprocher l’expulsion de Sergio Ramos pour un tacle les deux pieds décollés sur Messi. Dans un contexte où l’arbitrage est souvent remis en cause ses derniers temps, notamment lors du match Real-Bayern de la semaine dernière, l’échange tendu entre Piqué et Ramos suite à l’expulsion de ce dernier relance le débat sur les arbitres en Espagne. Cette saison, le défenseur barcelonais a souvent critiqué l’arbitrage trop défavorable à son équipe selon lui. De son côté, Ramos accuse Piqué d’avoir mis trop de pression sur le corps arbitral par l’intermédiaire de tweet avant le match. Une ambiance tendue entre les deux titulaires de la charnière centrale de l’équipe nationale espagnole qui risque d’être difficile à gérer lors du prochain rassemblement de la Roja. Mais dans l’analyse d’un match comme celui d’hier, s’attarder sur l’arbitrage est sans doute inutile tellement le spectacle proposé par les vingt-deux acteurs a été grandiose.

Et parmi ces joueurs d’exception présent sur la pelouse du Bernabeu hier, il y avait celui qui est sans doute le meilleur joueur du monde et qui a fait basculer le destin d’un match dont on se souviendra longtemps : Lionel Messi. Il y a certains matchs où l’Argentin semble inarrêtable quels que soit les défenseurs en face de lui. Des matchs où son talent met tout le monde d’accord le temps de quelques actions de génie. Le match d’hier soir est de ceux-là. La Pulga nous a offert une prestation incroyable au cours de laquelle il n’a jamais montré ni signes fatigue ou de faiblesse. Il était tout simplement intouchable. Il n’a pourtant pas été épargné par la défense du Real qui lui a imposé un défi physique parfois au-delà des règles autorisées, en témoigne le coup de coude (involontaire) de Marcelo (20^ème minute) qui l’oblige à jouer pendant dix minutes avec une compresse dans la bouche pour contenir le saignement. Mais l’agressivité madrilène n’a pas effrayé l’argentin, bien au contraire. C’est lui qui a provoqué tous les cartons madrilènes hier soir : carton jaune pour Casemiro et Kovacic coupables d’avoir stoppé irrégulièrement l’argentin alors que celui-ci s’était défait du marquage et carton rouge pour Ramos, auteur d’un tacle les deux pieds décollés sur La Pulga. Dans le jeu, Messi était partout sur le terrain. Il a joué milieu de terrain quand son équipe devait remonter le ballon et devant le but lorsqu’il fallait se montrer décisif. Et décisif, l’argentin l’a clairement été hier. Il est à l’origine et à la conclusion du premier but barcelonais après un double contact éclair sur Carvajal, puis en fin de match il délivre tous les supporters du Barça qui n’y croyaient sans doute plus après l’égalisation de James. Hier, Messi était tout simplement trop fort pour le Real et certainement pour n’importe quelle autre équipe. Comme l’avait déclaré Guardiola avant la demi-finale de ligue des champions en 2015 alors qu’il entrainait le Bayern Munich, « Si Leo est en forme, il n’y a aucune défense qui puisse l’arrêter ». Le match d’hier soir a encore une fois montrer que l’entraineur qui connait peut-être le mieux La Pulga avait raison.